L'ethnie Bai compte près de deux millions d'habitants qui vivent essentiellement dans la province du Yunnan (préfecture de Dali pour 80%, et ville de Shaxi), dans les provinces du Guizhou (Bijie), dans le Hunan (Sangzhi) et dans le Sichuan. Le peuple Bai dit apprécier particulièrement la couleur blanche, d'où leur noms (Bai signifie blanc dans leur dialecte ainsi qu'en chinois mandarin).
Le peuple Bai a su s'illustrer à plusieurs reprises dans l'histoire de la Chine méridionale : le Royaume de Nanzhao 南诏 (737-902 ap. J.-C.) qui fut constitué, selon les sources, par le chef Xinuluo 細奴邏 de la tribu Mengshe 蒙舍, ou par Piluoge 皮罗阁, initiallement soutenu par la dynastie Tang, puis le Royaume de Dali (937-1253). Le onzième roi de Nanzhao (sur les 22 de la dynastie) a instauré le bouddhisme comme religion d'État.
Le royaume de Dali fut vaincu par la dynastie mongole Yuan qui ne serait parvenu à vaincre Dali que par la traîtrise : un habitant du lac Erhai aurait révélé un passage secret dans les monts Cangshan permettant aux guerriers mongols de pénétrer et renverser les défenses bai...
Les Naxi, parfois appelé Nakhi – près de 300 000 – ont eu l'occasion d'être mis sur le devant de la scène par le botaniste étatsunien Joseph Rock et le docteur russe taoiste Peter Goullart (Forgotten Kingdom) qui ont tous les deux vécu dans la ville de Lijiang au XXe siècle et ont abondamment voyagés dans la région jusqu'en 1949.
Particulièrement célèbre pour leur musique ancestrale (que vous pourrez facilement écouter à Lijiang), les Naxi ont su intégrer à leur culture musicale les styles des dynasties Tang, Song, et Yuan. Le style musical majeur, Baisha, doit son origine à l'empereur mongol Kubilai Khan – petit-fils de Gengis Khan – qui aurait remercié le peuple Naxi pour son aide lors d'une expédition militaire à Dali en lui laissant une partie de ses musiciens personnels. Le style Dongjing, d'origine taoïste, lui est postérieur.
L'une des spécificité de ce groupe ethnique consiste en leur écriture millénaire faite de pictogrammes connus de leurs prêtres. Vous n'aurez pas de difficultés à Lijiang pour vous familiariser avec ces caractères spécifiques.
Les festivals majeurs sont celui des torches (24e et 25e jours du 6e mois lunaire) et celui de Sanduo, Dieu protecteur. Leur religion, Dongba, a pour origine la religion shamanique tibétaine Bön. Un shaman tibétain, Dongba Shilo, aurait vécu dans un grotte à Baishuitai il y a près de 900 ans (ces lieux sont l'une des étapes de randonnées qu'Amiwa organise dans la région).
À partir du 14e siècle, les Naxi embrassent le lamaïsme tibétain (lignée Kagyu), en particulier en terres Mosuo. En effet, si la nationalité Mosuo est officiellement intégrée à celle des Naxi, ces derniers ont été largement influencés par les Chinois Han, les Mosuo l'ont beaucoup plus été par la culture tibétaine. De la même manière, les Naxi du Nord (Deqen Naxi dans les comtés de Makham – au Tibet – et Deqen) ont des dialectes et costumes différents de ceux de Lijiang.
Assurément la « minorité » chinoise la plus connue, l'histoire millénaire du Tibet et de son bouddhisme comme les évènements plus récents retiennent l'attention sur ces peuples tibétains.
Ceux-ci sont présent dans l'extrême Nord du Yunnan qui fait partie du Tibet historique dans la préfecture autonome de Deqen (à ne pas confondre avec la ville de Deqin, le chef lieu). La ville de Zhongdian
(Shangri-La – 香格里拉县 – depuis 2001, en tibétain Gyalthang) est le coeur du Yunnan tibétain. Porte sud du Tibet historique, la ville est également connue pour son magnifique monastère Songzanlin, parfois appelé le Petit Potala, ses sources chaudes et ses grandes prairies.
Anciennement appelé Lolo (ou Luoluo), la nationalité Yi regroupe environ 8 millions d'habitans du Yunnan, Sichuan, Guizhou et Guangxi et sont aussi présent au Vietnam et en Thailande. Cette nationalité regroupe en réalité de nombreuses ethnies distinctes – entre autres Nisu, Nasu, Sani, Axi, Lolopo, Pu – qui ont pour point commun d'habiter en zones montagneuses. Leurs dialectes respectifs sont différents et ne leur permettent pas de communiquer facilement entre eux.
La plupart des Yi sont animistes et les shamans connus sous le nom de bimo. Il est à noter qu'une partie des Yi du comté de Luquan sont chrétiens et les églises n'y manquent pas.
Célèbre pour leur ancien et complexe système d'esclavage dans le Yunnan, les Yi se distinguaient entre
Yi Noirs nuohuo et Yi blancs qunuo.
Le peuple lisu regroupe un peu plus d'un million de membres qui s'étend dans le Yunnan (préfectures de Lijiang, Baoshan, Nujiang et de Dehong), en Birmanie (pays d'origine), en Thailande et jusqu'en Inde dans l'État Arunachal Pradesh.
Les Lisu ont pour particularité d'être partiellement chrétiens (près de 300 000 dans le Yunnan) depuis le début du vingtième siècle (missions de la China Inland Mission) et d'avoir leur propre système de transcription phonétique de leurs langues et dialectes, permettant ainsi des publications dans leur langues. Ainsi le missionnaire James O. Fraser a terminé la traduction complète du Nouveau Testament en 1932.
56 nationalités peuplent officiellement la Chine Populaire : la majorité Han (90% de la population) et 55 ethnies minoritaires. Ce décompte est à prendre avec précaution tant certains ethnies ont été déterminées de manière parfois arbitraire (cf. nationalité Yi par exemple). Une partie des ethnies minoritaires du Sud-Ouest chinois sont également présentes dans les pays d'Asie du Sud-Est.
Le Yunnan regroupe près de la moitié des nationalités minoritaires de Chine (25 sur 56), soit environ un tiers de la population de la province.
Si ces ethnies vous intéressent, nous vous recommandons fortement les livres de Françoise Grenot-Wang (Fang Fang), dont Au coeur de la Chine, une Française en pays Miao (mai 2007, éditions Albin Michel, isbn 9782226179449).
D'autres références seront présentés ici dans les mois à venir.
Plus d’information dans la page conseils sur le net.
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