Parmi les nombreux treks qu'organisent les équipes d'Amiwa, il en est qui fascinent plus que d'autres, des randonnées dont on se souvient plus longtemps, des itinéraires sacrés : les koras.
Sentier de pélerinage tibétain qui se fait en boucle (i.e. circambulation), une kora fait le plus souvent le tour d'un lieu sacré : un monastère (le Potala par exemple), un lac (lac Namtso), une montagne sacrée (le mont Kalaish). Si certaines ne durent que quelques heures ou quelques jours (comme celle de l'Amnye Machen), d'autres sont plus longues comme celle du Kawa Karpo. Le sens de rotation est variable selon l'appartenance religieuse : dans le sens des aiguilles d'une montre pour la majorité bouddhiste, dans le sens inverse pour les pratiquants bönpo (la tradition pré-bouddhiste bön était essentiellement shamanique et animiste).
Parmi les nombreuses raisons qui peuvent amener à marcher le long de ces itinéraires si particuliers, au delà de motivations proprement religieuses ou spirituelles, on trouve notamment deux raisons :
- d'une part la satisfaction de partir d'un point de départ que l'on retrouve à l'issue de la marche, donnant le sentiment d'avoir découvert une montagne ou une petite région précise, d'en avoir "fait le tour" et par ce rythme lent propre à la randonnée pédestre de la rendre "familière"
- et d'autre part, d'ajouter au plaisir de la marche et des grands espaces l'un des meilleurs moyens de découvrir la culture des pélerins - tibétains pour l'essentiel. Si voir (et entendre !) les pélerins et les rencontrer est un formidable moyen de découvrir leur culture ancestrale, cheminer ensemble, "vivre avec" et faire de l'expérience du corps et des sens un temps fort de partage et d'échanges culturels sont plus riches que toutes les visites touristiques. Dormir dans les mêmes lieux, manger ensemble de la tsampa (orge grillée) ou un bol de nouilles, peiner sur les mêmes pentes ardues et franchir les cols dans les prières bouddhistes... Lasolo! Lasolo!
Une condition physique moyenne est nécessaire pour randonner sur les chemins des koras. Si les pèlerins tibétains marchent à tout âge, emmènent leur nourisson avec eux, utilisent des chaussures des plus rudimentaires et dépassent souvent les 10 heures de marche par jour, nous prenons le temps de la marche, du repos et du silence. Pas de compétition ou de record à battre, il s'agit de s'insérer dans ce temps éternel des pélerinages.
À l'approche de l'hiver (novembre-décembre) ou à sa fin (mai) ainsi que pendant la période des pluies (juillet et surtout août), la marche est plus ardue et il est recommandé d'être entraîné. Il est toutefois possible d'adapter la difficulté en fonction du poids des sacs : les conditions de portage sont variables et nous pouvons vous décharger de l'essentiel si besoin.
La plupart des koras sont peu accessibles en hiver. Les chutes de neige de décembre à avril sont importantes et les cols ne permettent pas leur franchissement : nous ne proposons pas de départs lors de ces périodes. Il est possible de randonner le restant de l’année.
Pour la kora du Kawa Karpo, aux frontières des provinces du Yunnan et du Tibet, nous proposons plusieurs départs fixes : au fleurissement printanier début juin, en pleine verdure début septembre et aux couleurs de l’automne mi-octobre.
Le principe de marche d'une kora tel quel nous l'envisageons au sein des équipes d'Amiwa est similaire à celui des expéditions que nous organisons : chaque marcheur porte son sac (portage individuel). Il arrive - rarement - que le randonneur soit déchargé de l'essentiel (portage réduit), mais l'habitude veut que chacun porte ses effets personnels et son duvet et son matelas.
Si les conditions de marche le permettent, afin de réduire les coûts et donc les prix, il est envisageable de choisir un portage "total" : chaque marcheur porte en plus de ses affaires et de son couchage, le prorata de l'équipement commun : tente, provisions, matériel de cuisine, etc. La pharmacie, parfois fragile, reste aux mains des guides Amiwa.
Les prix sont très variables selon les kora, la période de l'année, le nombre de personnes, les conditions de portage, le mode de transport, etc. N'hésitez pas à nous contacter pour un devis sur-mesure.
Parmi les nombreuses koras possible en Chine, voilà quelques exemples :
Le pèlerinage autour de la montagne sacrée (ou kora) Kawa Karpo est une randonnée « connue » mais relativement peu parcourue par les voyageurs occidentaux. Elle offre un itinéraire varié dans sa géographie au cœur de l’espace-temps sacré du pèlerinage bouddhiste tibétain.
L’Est du Tibet – i.e. la région du Kham – est irrigué par la Salween (Nu Jiang), le Mékong (Lancang Jiang) et le Yangzi (Jinsha Jiang). C’est le Tibet verdoyant et alpin des marges orientales de l’Himalaya. La végétation est très variée et les villages profitent des terrasses alluviales pour dessiner leur agriculture en terrasse.
Le Kawa Karpo, appelé par les Chinois Meili XueShan 梅里雪山,est un itinéraire fréquenté par les pèlerins tibétains originaires du Kham mais aussi de contrées plus éloignées. Depuis le tremblement de terre du Sichuan en 2008, un regain de ferveur religieuse pour cette montagne sacrée est observé.
Pour les pèlerins ou les randonneurs qui n'ont pas le temps de suivre le sentier de la grande kora du Kawa Karpo, il est possible d'effectuer une petite kora - intérieure - de quelques jours (2 à 4 jours selon le rythme). A proximité de la ville de Deqin, au Nord du Yunnan, on part depuis le village de Feila Si pour rejoindre celui de Xidang puis les villages de Yubeng. La coutume veut que l'on aille depuis le village du bas vers la cascade sacrée 神瀑 avant de revenir. Une autre excursion possible - plus exigente physiquement - est celle d'un lac sacré, gelé la plupart du temps, au départ du village du haut. On reprend la marche le long de la rivière Yubeng jusqu'à sa confluence sur le Mekong et le village de Ninong puis le village de Feila Si.
Située au sud de la petite ville de Jiantang dans le comté tibétain de Shangri-La (Yunnan) et au sud-ouest de la réserve naturelle du lac Napa, la montagne Shika culmine à 4449m. "Shi Ka" en tibétain signifie "montagne aux cerfs" 马鹿 ; animal sacré tibétain, symbole de chance et de longévité. La montagne Shika fut le point de connexion et d'échanges entre le Tibet et le royaume de Nanzhao aux 8e et 9e siècles : il s'agit de la première montagne sacrée sur la route caravanière du Thé et des Chevaux pour entrer au Tibet.
Au delà des cervidés, on peut y trouver des léopards, ours, petits pandas, grues, gélinottes, faisans, etc. La flore est également très riche avec de nombreux champignons et plantes médicinales. La légende raconte qu'aux abords du lac Lingxi 灵犀湖, à chaque pleine lune, une déesse qui chevauche un rhinoceros vient bénir les troupeaux de yaks et de caprins !
Une dizaine de jours est nécessaire pour cette kora qui passe par les villages de Bu Lun 布伦 et et de Ha Ma 哈玛古村, le long de la route du Thé et des Chevaux.
Pour ceux qui ont randonné en Mongolie, vous pouvez ressentir un peu de cette ambiance des steppes, à marcher dans ces grandes étendues herbeuses. Cette montagne est située dans l'ancienne province tibétaine de l'Amdo, aujourd'hui dans la province chinoise du Qinghai (district de Maqên préfecture de Golog). Considérée comme la résidence de la divinité Machen Pomra, cette montagne culmine à 6282m et sa kora demande une petite semaine de marche. Historiquement, les nomades vivant de cette région (Goloks) ont une histoire commune avec les conquérants mongols, cela se remarque sur certains traits du visage.
En mai, la nature est endormie et il y a peu d’animaux visibles le long de la kora, et vous pouvez avoir de la neige en dépassant la ligne des 4000 mètres. Les panoramas sont impressionnants, avec l’Amnye Machen d’une part, une vallée déserte sur une vingtaine de kilomètres d’autre part.
Une anecdote de Matthieu, guide l'agence Amiwa : « En mai dans la région de l’Amdo, les nuits sont fraîches dès que l’on arrive sur le plateau. Nous faisions le voyage jusqu’aux abords de l’Amnye Machen en short ; nous avons dû trouver notre hôtel en entendant les locaux rire de nos jambes nues alors que la neige tombait... »
Les équipes d’Amiwa connaissent particulièrement bien les Monts Haba – entre Lijiang et Zhongdian – où nous marchons tous les mois avec nos amis yi-nuosu. Entre leurs villages à plus de 3000m, les pâturages de yacks et de moutons et les cols rocheux mènent aux lacs d’altitude (4200m pour les lacs noir et jaune). Le sommet culmine à 5396m et domine les Gorges du Saut du Tigre au Sud et le cirque de Haba au Nord.
Nous organisons régulièrement des randonnées dans ce massif ainsi que des programmes qui combinent yoga et randonnée (www.yogaltitude.com et www.amiwa.fr/yoga). Au fur et à mesure des différentes explorations des dernières années, nous avons retenu un ensemble de chemins qui font la boucle de cette montagne, passant par les Gorges du saut du Tigre, le cirque de Haba et ses communautés naxi, yi et hui, les terrasses calcaires de Baishuitai, les villages yi-nuosu avec leurs alpages et les prémisses du monde tibétain à seulement quelques kilomètres plus au Nord.
Cette randonnée, « à la manière des koras », demande environ une semaine et une condition physique moyenne. L’hébergement est confortable, le camping et bivouac en options.
L'équipe d'Amiwa a proposé durant les étés-automne 2011 et 2012 de partir sur ce trek mythique du Kawa Karpo.
Ce trek d’une douzaine de jours suit l’itinéraire des pèlerins bouddhistes et bönpo. Il traverse des paysages uniques et variés sur – selon – des pentes sèches, boisées et herbeuses. Les étapes varient en longueur, en dénivelé, en altitude : il n’existe pas de journée-type. Nous sommes ici en terre tibétaine depuis des siècles.
Le dénivelé entre le sommet du massif, le Kawa Karpo culminant à 6470m environ, et les vallées de la Salween et du Mékong est de 5000 mètres. Cette montagne sacrée est située à quelques 600 km du tropique et bénéficie des influences de deux grands fleuves (Mékong et Salween) sur un dénivelé.
Nous marchons dans un milieu encore préservé grâce notamment au caractère sacré de la montagne. Cet environnement est peu façonné par les hommes : les pâturages de yack et les fermes itinérantes (volaille, cochons, chevaux, ânes…) témoignent d’un semi-nomadisme toujours vivant.
Les villages sur la kora sont accrochés aux pentes et les terrasses et dessinent un paysage rural ancien. L’architecture traditionnelle et les quelques marques religieuses disséminées sur le chemin nous rappellent que même aux marges de la province administrative chinoise du Tibet, nous sommes au cœur de cette civilisation tibétaine des montagnes et des plateaux.
Conditions de marche
Cette randonnée itinérante demande une condition physique raisonnable. Certains jours, notamment les premiers, sont abordables pour le marcheur occasionnel. D’autres étapes font monter et descendre plus de 1000 mètres en dénivelé positif et négatif. Il faut aussi considérer le passage de 3 cols à plus de 4000 mètres, dont 2 à plus de 4500 mètres.
Les altitudes et les expositions varient et les chemins longent ici des torrents, serpentent dans la foret ou offrent là de vastes panoramas depuis les flancs ou les cols du massif.
Prix (pour un départ en juillet)
Les prix sont dégressifs suivant le nombre de participants, de 20000 RMB (yuans chinois, renminbi) pour une personne à 13000 par personne pour 5 personnes et plus. Ces prix couvrent l’ensemble des 14 Jours (transport, pension complète, guides) dont 12 jours de marche
Ces trois séries de photos ont été prises au mois de juillet et début août.
Récapitulatif pour la kora du Kawa Karpo
Dates et durée : 14 à 15 jours, depuis Zhongdian (Shangri-La).
Taille du groupe : 2 à 8 personnes max auxquels s'ajoute le guide français de l'agence et les porteurs locaux.
Prix : 13.000 à 20.000 yuans selon la taille du groupe.
Portage : individuel (chaque marcheur porte son propre équipement ainsi que son duvet et son matelas, l'agence porte les tentes, la pharmacie et le matériel de secours ainsi que le matériel de cuisine et les provisions. Si vous souhaitez bénéficier d'un portage réduit, merci de le signaler rapidement, nous vous communiquerons le surcoût correspondant.
Contact: par email à kora@amiwa.fr ou au téléphone 0086 135 7788 7173, en France au 09 7044 7173.
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